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Syndicalisme en Côte d’Ivoire : Les visages politiques des syndicats ivoiriens

Jeudi 29 avril 2010
 

Dans quelques jours, les travailleurs vont célébrer la fête du 1er mai qui commémore la lutte des ouvriers de Chicago, en 1886, afin que la durée du travail soit ramenée à 8 heures par jour. Ce sera aussi la fête du travail de la 50e année de l’indépendance du pays. Autant de raisons qui ont amené Nord-Sud Quotidien à marquer un arrêt avec l’ensemble des acteurs du monde du travail pour un bilan partiel du syndicalisme en Côte d’Ivoire.

En termes de centrales ou de confédérations syndicales, la Côte d’Ivoire est loin derrière certains pays de l’Afrique de l’Ouest francophone comme le Bénin (7 centrales) ou le Burkina Faso (6 centrales et 12 grands syndicats autonomes). Le monde syndical ivoirien n’est cependant pas le moins agité de la sous-région. Depuis quelques années, chaque semaine, ou presque, des mots d’ordre de grève, ou autres formes de protestation sont lancés ou exécutés dans le pays. Les plus actifs sont les syndicats du secteur de l’Education-formation qui multiplient des arrêts de travail pour exiger des améliorations salariales. C’est le cas du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits(Midd) qui entre en grève, ce jeudi, afin d’obtenir la totalité des effets financiers du profil de carrière des enseignants du primaire public.

La création des premiers syndicats

La grève qui commence aujourd’hui, tout comme celles auxquelles l’on a assisté ces dernières années, est motivée par des exigences purement corporatistes. Toutefois, les buts de luttes syndicales n’ont toujours pas été exclusivement professionnels. Les syndicalistes ont bien souvent mené des combats politiques. Et cela, depuis l’origine. Selon le secrétaire général du puissant Syndicat national des enseignants du second degré(Synesci), et porte-parole du Mouvement des syndicat du secondaire général et technique, Soro Mamadou, à la naissance du Syndicat agricole africain (SAA), des structures clandestines existaient déjà. Comme plusieurs autres en Afrique, celles-ci sont nées sous l’influence des mouvements communistes. « Les partis communistes ont ceci d’assez agréable, c’est qu’ils soutiennent toutes les marches des masses laborieuses dans leur lutte pour l’amélioration de leurs conditions de vie.

Ils ont démontré que les meilleurs outils de combat pour arracher les victoires aux patrons, ce sont les syndicats », soutient le 1er secrétaire général adjoint de la Fédération des syndicats autonomes de Côte d’Ivoire(Fesaci). Une centrale qui eu pour tout prémier dirigeant,le doyen Marcel Etté. A partir des embryons existants, Houphouet-Boigny, va fonder, en 1944 le SAA, en prônant le ‘’désapparentement’’ aux partis communistes. Premier syndicat à caractère national, il a lutté tant pour défendre les intérêts des travailleurs, que pour l’indépendance du pays. Le syndicat agricole africain va aboutir à la création du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda). Entre temps, à côté du SAA sont nés d’autres syndicats. Au moment de l’indépendance, il y avait trois centrales syndicales dont celui des Progressistes (devenu le Parti progressiste de Côte d’Ivoire, PPCI) et une, proche du Pdci Rda. Après l’indépendance, le régime Pdci a dissous les centrales syndicales. En 1964, Houphouet-Boigny a créé l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire qui était une structure spécialisée du Pdci-Rda. Il a été dirigé pendant de longues années par Adiko Niamké,aujourd’hui à la retraite. En 1966, des prisonniers politiques sont libérés. L’un des plus connus parmi eux est Djéni Kobéna, futur secrétaire général du Rassemblement des républicains(RDR). Ils embrassent la carrière d’enseignant tout en restant habités par un souci de liberté d’opinion. Voilà comment une grande partie des prisonniers de 1963 a lancé les jalons d’un syndicat autonome indépendant appelé Syndicat national des enseignants du second degré. Il a été créé le 5 juillet 1970. Sept ans plus tard, ils ont aussi créé le Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur(Synares). Notons que tous les enseignants étaient gérés au départ par le Syndicat national de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (Sneppci), créé en 1964. Mais, il était affilié à l’Ugtci dont les mécanismes internes ne permettaient pas de de contestation.

A côté de la lutte pour les libertés d’opinion, d’exigence de la démocratie, il y avait des revendications corporatistes. A cette époque, l’enseignant certifié touchait 85 mille franc, pendant que les expatriés, qu’ils soient Béninois, Togolais ou Français, touchaient plus de 500 mille francs Cfa, pour un même diplôme….De rares syndicats naissent dans d’autres domaines, en l’occurrence le Syndicat national des agents du secteur de l’énergie(Synaseg), mais les plus pugnaces restent les syndicats d’enseignants. Et, ce sont eux qui conduisent dans les années 1980, la fronde syndicale qui se heurte aux mesures d’ajustement structurel imposées par le Fonds monétaire international (FMI). Elles recommandent aux Etats, entre autres, la réduction de leurs dépenses publiques.

Syndicats politiques ?

Ces mouvements sociaux, qui réclament aussi des libertés politiques, vont obliger le président Houphouet à accepter, en 1990, l’instauration du multipartisme. Un rôle qui s’assimile à un mélange de genre, mais qui est bien assumé par les leaders syndicaux. Pour eux, lorsque la situation politique du pays ne permet pas la satisfaction des revendications sociales, les syndicats ont le droit d’exiger des changements politiques. Sauf que parfois, les exigences politiques de certains syndicats vont être les mêmes que ceux de certains partis politiques.

A ce titre, bon nombre d’observateurs continuent d’affirmer que les syndicats de l’éducation ont servi, à un moment donné, de fer de lance au Front populaire ivoirien (Fpi), au pouvoir depuis 10 ans. De même, l’Ugtci qui nie parfois son arrimage au Pdci a été accusée, en 2008, de faire le combat de ce parti. Comme elle l’a fait récemment, la vieille centrale avait ouvertement apporté son soutien à une grève des transporteurs contre la hausse des prix du carburant. L’objectif étant, selon les détracteurs de l’Ugtci, la chute du régime Fpi. De même, les syndicats de transport ont été régulièrement taxés de rouler pour le Rassemblement des républicains.

Pendant quelques jours, Nord-Sud donnera la parole aux centrales syndicales et à certains syndicats très actifs sur le terrain. L’administration publique et le patronat participeront également au débat.

 

 

Cissé Sindou

 
 
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